La question des images un élément central

Un peu d’histoire

C’est dans les années 1980 lorsqu’un célèbre magazine publiait le non moins célèbre slogan « Le poids des mots, le choc des photos ». Quarante années plus tard, ce slogan est toujours d’actualité (Même s’il a été abandonné en 2008 par Paris Match, le slogan reste connu. Voir cet article) les images nous parlent toujours autant.

Un long chemin a été parcouru pour que nous puissions les manipuler avec l’aisance actuelle.

En 1980, la photo numérique et le web n’existent pas. On place les ektas (Ekta : film inversible (appelé aussi très couramment « diapositive », « diapo », « Ekta », ou même « scala » si c’est un procédé noir et blanc) est un type de film photographique qui enregistre la lumière dans son émulsion directement en positif, c’est-à-dire sans inversion des valeurs (contrairement à un film négatif), sous huile sur des scanners rotatifs, des machines d’une tonne, qui captent chaque pixel individuellement à l’aide d’une mécanique de précision, pixels que l’on commence à peine à stocker sur disque. Ces équipements sont « industriels », imprimer une photo en quadri relève d’un processus complexe maîtrisé par les photograveurs et imprimeurs.

En 1990, le Macintosh IIfx et les premiers scanners à plat amorcent la révolution de la PAO (Publication assistée par ordinateur). Scanner et retoucher une image devient plus rapide et accessible, Photoshop (logiciel Adobe, la star du traitement d’image) commence sa longue carrière.

Dans la foulée, apparaissent les premiers appareils photo numériques (Premiers appareils photo numériques : Leaf 3 shots 1991, Kodak DCS 1993) de qualité studio : les nouvelles images n’ont plus à être scannées. Les premiers appareils photo numériques enchainent en moins d’une seconde 3 prises de vues successives pour obtenir chaque canal RVB (représentation des couleurs selon le modèle additif (Rouge, Vert, Bleu), pendant de CMJN qui représente les couleurs selon le modèle soustractif (Cyan, Magenta, Jaune, Noir). En additif, les couleurs sont « fabriquées » (par un écran d’ordinateur par exemple), en soustractif, les couleurs sont « soustraites » (de la lumière ambiante, c’est-à-dire … tout ce que vous voyez et qui n’est pas une source de lumière) : ils sont réservés aux sujets fixes. Cette contrainte disparaît ensuite. La compression JPEG (format de compression d’une image adaptatif. Un ciel bleu uniforme peut être fortement compressé en remplaçant tous ses pixels par une formule telle que « un pixel multiplié par la surface du ciel », tandis qu’une partie d’image très détaillée ne sera pas ou peu compressée), apparaît et fluidifie le stockage et la circulation des images numériques.

En 2000, l’essentiel des photos sont numériques et les équipements sont devenus beaucoup moins onéreux. La qualité et les capacités des équipements ne cessent de s’améliorer.

L’imprimé a perdu le monopole de la publication, le web explose : on publie web et print, les notions « multicanal » puis « omnicanal » sont nées.

Les imprimeurs passent du Postscript au PDF (formats de descriptions utilisés par les imprimeurs qui décrivent des pages ensuite converties en plaques (offset) ou cylindres (hélio) sous la forme de trames dont chaque point dépose un point d’encre. Si l’on parle de 300 DPI pour les pixels d’images haute résolution, les points de trames sont plutôt à 2400 DPI) , de la fabrication des films au CTP (Computer to Plate en offset, c’est le moment où les films ont disparu au profit de machines CTP capable d’imprimer directement les points de trame sur les plaques), les processus deviennent plus qualitatifs et fiables : conversion quadrichromie (une image RVB doit être convertie en CMJN pour pouvoir être imprimée. Le modèle CMJN définit un espace de couleurs plus réduit que le modèle RVB, c’est pourquoi certains imprimeurs sont équipés de presses avec plus que 4 couleurs), retraits sous couleur (ou comment bien utiliser l’encre noire), points de trame, etc. Les presses numériques variables apparaissent.

En 2020, le nombre de prises de vues est élevé, les studios photo gèrent toujours des décors, des mannequins, des objets. Mais ils sont de plus en plus aidés avec des outils des traitement et génération d’images qui intègrent l’IA, ainsi que les rendues 3D : de nombreuses photos sont des scènes virtuelles d’une qualité telle qu’il est impossible de les distinguer d’une vraie photo.

La réalité augmentée prend de l’ampleur.

Aujourd’hui, le nombre d’images et de vidéos publiées n’a jamais été aussi important, et nous disposons d’outils performants pour les retoucher, les cadrer, les mettre en page et les diffuser.

Publier des images en 2023

L’acquisition d’images est donc devenue beaucoup plus fluide, mais il reste nécessaire de définir clairement les processus liés à leur publication.

Je vous propose d’illustrer les enjeux au travers de deux entreprises très différentes, Blancheporte et Asturienne, l’une proposant une offre « mode », l’autre une offre « technique ».

Blancheporte publie une offre mode dans laquelle les vêtements proposés sont mis en situation et en couleur dans des ambiances qui les mettent en valeur. Régulièrement renouvelée, cette offre est publiée papier et web, ce qui donne de très beaux catalogues à feuilleter pour le plaisir, et un site web (exemple) de grande qualité qui met réellement en valeur les produits.

Les publications de Blancheporte s’appuient, entre autres, sur des images de grande qualité.

Pour obtenir ce résultat, les produits qui entrent dans la composition d’une double page sont regroupés, puis positionnés selon une maquette d’intention, destinée à piloter le studio photo qui va organiser les prises de vues et les décors (réels ou montés) et/ou monter des décors virtuels 3D. En parallèle, chaque composition est utilisée pour produire les images destinées au web : plusieurs images pour chaque coloris de chaque vêtement.

À l’issue de ce travail, les maquettes d’intention sont devenues des images de grande qualité, utilisées ensuite pour monter les pages finales : placement des images, lettrines, descriptions, prix, etc. Selon leur complétion, les produits peuvent être publiés sur le web au plus tôt.

On conçoit aisément qu’il importe de maitriser les flux matière (régie) et numériques (images), et notamment de bien gérer le lien entre les images d’intention et les produits représentés (commandes), puis la ou les images réelles (livrées), puis leur utilisation dans les pages. En effet, le catalogue est fabriqué sur plusieurs mois et donc certains produits disparaissent, d’autres apparaissent, certains sont modifiés. Une fois le processus engagé, tous ces liens doivent être gérés.

Dans cet exemple, on cadre peu les images au stade des maquettes : tout s’est joué en amont sur la préparation.

De son côté, Asturienne est une entreprise qui fait partie du groupe Saint-Gobain, qui publie régulièrement des catalogues produits dont elle souhaite que les caractéristiques techniques soient parfaitement lisibles. Dans ces catalogues, les photos des produits servent d’indication, la place étant laissée aux tableaux des caractéristiques techniques.

En effet, ces catalogues sont utilisés par des professionnels du bâtiment, ils ne sont pas là pour procurer des émotions, mais doivent être pratiques !

Dans ce cas, le catalogue est entièrement automatisé. Les maquettistes ont défini au préalable une charte automatisée qui est utilisée pour construire les chapitres thématiques en quelques minutes dès lors que tout est prêt en amont. Pour arriver à ce résultat, toutes les images publiées sont liées en amont aux produits (ou aux références) dans le PIM ou via la gestion de l’offre, c’est-à-dire avant la génération des pages.

Les images ont été acquises via des prises de vues, et/ou fournies par les fournisseurs bien en amont des publications. En d’autres termes, elles ne sont pas cadrées de manière optimale selon la mise en page et peut-être présentent-elles des variations de qualité. Pour cette raison, il existe un flux de qualification des images liées aux produits, bien en amont de leur utilisation dans un ou des catalogues. Le web est ainsi alimenté en temps réel.

Ces deux exemples sont un peu aux deux extrêmes du spectre des possibles en matière de publication : il existe de nombreuses variations intermédiaires. Une certitude partagée par tous, la qualité des images participe pour beaucoup à la qualité des publications.

Ils illustrent en quoi il est nécessaire de disposer de bases de données souples pour caractériser l’emploi des images dans les catalogues, flyers, étiquettes, publications de fiches produits sur des bornes, sites web, etc. Il y a mille et une façons d’utiliser les images !

On a beaucoup parlé d’images, mais assez peu de vidéo : saviez-vous que les outils de réalité augmentée permettent à une image imprimée de devenir une vidéo en réalité augmentée ? J2S propose des outils pour connecter la réalité augmentée à vos imprimés, quels qu’ils soient.

Les entreprises citées utilisent J2S Simple Workspace, et plus précisément Simple DAM et Simple MOM qui coopèrent de manière fluide pour gérer les processus décrits.


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Article rédigé par,
David Lantier