Il y a deux semaines Julie et Maria nous ont expliqué les spécificités du travail de composition et tout ce qu’il y a autour : les problématiques qu’elles ont pu rencontrer et les projets qui les ont marqués.
Au cours de leur parcours, Julie et Maria ont eu recours à différents logiciels.
Dans cette deuxième partie de notre échange, vous découvrirez les différences entre Simple Workspace et les logiciels utilisés par Julie et Maria dans le processus de production des éditions.
Maria Rist et Julie Vandenberghe
Caroline : Quels sont les logiciels que vous avez utilisés ? À quoi servent-ils exactement et quelles sont leurs fonctionnalités principales ?
Maria : J’ai utilisé la fameuse suite Adobe : InDesign, Photoshop, et un petit peu Illustrator. InDesign pour la mise en page des documents longs, Photoshop pour la retouche des images. Illustrator pour les retouches des images de type graphique ou artistique.
J’ai aussi utilisé Oasys, qui est un logiciel de mise en page automatisée. Une des forces de ce logiciel et qui est aussi propre à Simple Workspace, est de pouvoir utiliser comme fichier source un document structuré (XML pour Oasys, XML et
JSON
pour Simple Workspace). Cela permet une rigueur et une harmonisation dans la mise en pages 1 . En effet, tous les éléments de même type auront toujours la même mise en valeur. Par exemple, dès lors que dans le fichier XML on a un élément « auteur » on peut dire qu’il est en italique et ferré à droite. Là, vous vous dites probablement que c’est exactement la même chose lorsqu’on utilise des styles, et vous avez parfaitement raison. Toutefois, le XML permet également une contextualisation : on peut spécifier, par exemple, que les éléments « auteur » qui se trouvent dans un chapitre auront un corps (une taille de caractères) plus grand que ceux qui se trouvent dans les extraits. Il faut alors un retour à la ligne s’ils sont suivis d’une adresse, mais surtout pas lorsque l’élément suivant est un titre d’ouvrage. Ces logiciels permettent de réaliser des réglages encore plus fins, même s’ils sont proches d’une mécanique similaire à celui de la contextualisation en HTML/CSS (voir l’image d’exemple de la contextualisation en HTML/CSS).
Autre outil : le logiciel oXygen, un éditeur de texte avec un moteur XSL intégré.
Je l’ai utilisé pour modifier des fichiers XML, HTML et ePub. Ce logiciel permet également de générer des fichiers HTML à partir de XML via une XSL mais on ne peut pas générer de l’ePub.
Exemple de contextualisation en HTML/CSS :
Julie : Comme Maria, je travaillais avec la suite Adobe (InDesign, Photoshop, Illustrator, Acrobat Pro) et oXygen. On utilisait Microsoft Word pour échanger avec les auteurs lors de la première phase de correction et pour insérer les marques d’entrées d’index 2 notamment.
J’utilisais aussi XML Mind pour traiter les fichiers XML et générer les e-Pub et avec le logiciel WYSIWYG 3 Sigil, je retouchais les ePub.
Caroline : Pourquoi précisément ces logiciels ? Qu’apportent-ils dans la composition ?
Maria : Oasys permet de faire une mise en pages automatisée grâce aux diverses règles que l’on peut appliquer au texte et aux images. Néanmoins, il est difficile de partager les fichiers avec d’autres personnes, car pour ouvrir les fichiers, il faut forcément avoir le logiciel installé sur son poste.
En effet, c’est un logiciel très peu utilisé en France, il est donc difficile de trouver des informations sur son utilisation, les aides sur les forums sont quasi inexistantes.
De plus, les éditeurs doivent toujours faire appel aux metteurs en page pour corriger des éléments de la mise en page, car les fichiers natifs ne peuvent pas être partagés avec des personnes qui ne disposent pas du logiciel. Pour ce qui est des images, elles doivent être à la taille demandée pour la composition. Tous les formats ne sont pas supportés, ce qui implique le fait de devoir convertir les fichiers en amont.
Le logiciel Adobe InDesign est très répandu, c’est donc beaucoup plus facile de travailler avec des documents au format InDesign. Les clients préfèrent souvent avoir des fichiers natifs du type InDesign qu’ils peuvent modifier eux-mêmes ou en collaboration avec leurs studios, maquettistes, etc. Oasys, est un logiciel coûteux comparé à InDesign. En plus de cela, la formation peut durer plusieurs mois.
Julie : J’ai utilisé une chaîne de composition développée pour l’édition universitaire, et les logiciels définis dans cette chaîne étaient les suivants :
- Pour le traitement de texte, Microsoft Word ou OpenOffice, pour pouvoir effectuer les premières corrections de texte avec les auteurs.
- Pour le traitement du XML, XML Mind avait été choisi, car celui-ci est personnalisable et paramétrable ; il est possible de créer différentes vues d’affichage adaptées aux diverses tâches éditoriales, ou encore de paramétrer des commandes d’exports en associant des XSL (export ePub, HTML).
- Concernant la mise en page, le choix s’est porté sur InDesign, car il s’agit du logiciel de mise en page le plus abouti (avec Quark Xpress). Et, avec la Creative Cloud, on bénéficie de tous les logiciels de l’écosystème Adobe et on peut ainsi retoucher des photos, créer des fichiers vectoriels, là où Quark ne permet de faire que de la mise en page. Il existe aussi une alternative libre, Scribus, mais celui-ci ne pouvait pas être utilisé pour notre usage (il ne permet pas une gestion des notes de bas de page, par exemple).
Caroline : Quelles sont les forces de Simple Workspace ? Est-il complémentaire avec d’autres solutions ?
Maria : « Le portail Simple Workspace est nativement compatible avec InDesign. Les utilisateurs peuvent travailler leurs documents au format InDesign et bénéficient de tous les avantages du logiciel ! ». Simple Workspace est une solution souple qui permet de faire du paramétrage à la carte. D’où la facilité à mettre en place des environnements différents d’un client à l’autre, qui selon moi est un vrai plus !
Si l’on s’intéresse au côté collaboratif du portail, je trouve facile de mettre en place différents workflows. « Les équipes chargées de la production peuvent intervenir quasi simultanément sur les documents de façon très productive : les utilisateurs (éditeurs, correcteurs, traducteurs) ont accès aux documents natifs pour intégrer directement leurs corrections de texte. » Comme toutes les corrections sont faites dans la solution, les intervenants n’ont pas à appeler, à envoyer des corrections au metteur en page.
Simple Workspace accepte plusieurs types de données, je m’explique : il est par exemple possible d’importer du XML, du JSON. Grâce aux modules 4 , le logiciel facilite les traitements de données sans devoir modifier les fichiers sources. Avec les modules il est plus facile modifier l’ordre des informations, des données. On pourra par exemple, placer un titre au-dessus d’une image, alors que dans les données mêmes l’image peut arriver avant le titre.
Julie : En ce qui concerne le format d’entrée des données, avec le moteur de génération de livres Book Generator, nous n’imposons pas de DTD (document type definition) spécifique, nous nous adaptons à l’existant chez le client.
« Simple Brief, l’application du chemin de fer de Simple Workspace est basée sur Adobe InDesign et bénéficie de tous ses avantages. Les utilisateurs peuvent modifier facilement un document mis en page sans avoir besoin de maîtriser des logiciels de PAO. »
Les applications de la Creative Cloud sont liées les unes aux autres (on peut modifier un fichier Photoshop ou Illustrator à partir d’InDesign via le menu contextuel), tout comme les applications de Simple Workspace : Simple Brief permet d’accéder à InDesign serveur, pendant que les images sont stockées dans le Simple DAM. Et tout cela est accessible sans installation préalable, depuis n’importe quel ordinateur via un simple navigateur web. 🙂
Merci à Maria et Julie pour cet échange. Nous comprenons maintenant beaucoup mieux les enjeux et rouages de l’univers de l’édition et surtout en quoi Simple Workspace peut résoudre les problématiques courantes dans le domaine de la composition.
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C. Balavoine
Sales & CSM
P.- S. : Retrouvez les autres interviews « Rencontre au cœur de J2S » :
– L’interview de Benjamin :
Rencontre au cœur de J2S : un responsable des partenaires rejoint les rangs de J2S !
– L’interview de Julie :
Partie 1 – Rencontre au cœur de J2S : une nouvelle venue chez J2S !
et la
Partie 2 – Rencontre au cœur de J2S : une nouvelle venue chez J2S !
– Mon interview (Caroline) :
Qu’est-ce qu’un Success Manager chez J2S ?
Et l’article de Julie sur l’application Simple MOM de Simple Workspace : Les nouveautés de la version 2.0 de Simple MOM .
Retrouvez la première partie de cet échange ici
Ne soyez pas supris·e de voir le mot « pages » au pluriel ! Dans l’univers de la composition on parle généralement bien de mise en pages (avec un “s”). Il est possible d’utiliser la version du mot au singulier comme au pluriel « mise en page » ou « mise en pages ». La première expression est utilisée pour les maquettes et la deuxième pour la composition. Lisez la définition sur la typographie/imprimerie : https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9P0045 . ↩︎
Pour générer automatiquement un index, il faut au préalable marquer les expressions, les mots, etc., du texte à indexer. Il existe deux méthodes : le marquage manuel des entrées d’index (entrer l’un après l’autre les termes, expressions du texte que l’on souhaite faire figurer dans l’index) et le marquage automatique des entrées d’index sur la base d’un fichier préalablement établi. ↩︎
« What You See Is What You Get ». ↩︎
Modules : instructions de mise en page. Par exemple : remplacer dans notre fichier InDesign le contenu de la balise par le contenu du champ <Crédit> de notre base de données. Puis, placer ce bloc dans le document cible et le centrer dans la page. ↩︎